Américains, Européens et Ukrainiens ont tenté le 17 avril dernier de coordonner leurs stratégies pour sortir de l’impasse militaire.
À Paris, les pays ont engagé des discussions inédites pour renforcer leur cohésion, à l'initiative d’Emmanuel Macron, face aux risques d’éclatement provoqués par le changement de stratégie américain sous Donald Trump.
Son retour a perturbé l'équilibre occidental. En convoquant toutes les parties, Paris a cherché à réduire la méfiance entre Kiev, Londres, Berlin et Washington, et à garantir que la recherche d'un cessez-le-feu n'affaiblisse pas la cause ukrainienne.
Steve Witkoff, émissaire de Trump, prône un dialogue direct avec Moscou, ce qui alarme les Européens et Kiev, qui redoutent des concessions hâtives mettant en péril la souveraineté de l’Ukraine pour satisfaire la volonté de Trump de normaliser Moscou.
Marco Rubio, plus expérimenté et conscient des exigences européennes, tente d’équilibrer les échanges. Mais la méfiance reste vive : Trump cherche à imposer une approche rapide, tandis que les Européens veulent éviter tout compromis précipité.
L’Ukraine affirme ses lignes rouges : aucune reconnaissance des territoires annexés, aucun statut de neutralité imposé, et surtout aucun affaiblissement de ses capacités militaires, condition indispensable pour garantir sa survie contre la Russie.
En plus du refus des concessions territoriales, Kiev exige la restitution de tous les prisonniers, des dédommagements payés par Moscou, et surtout une intégration accélérée à l’Union européenne et une avancée irréversible vers l’OTAN.
Face aux échecs des trêves partielles récentes, les participants privilégient l’idée d’un cessez-le-feu complet, immédiat et renouvelable. Mais les modalités de supervision de ce dernier posent des difficultés majeures entre Kiev et Washington. 🇺🇸
L’Ukraine refuse catégoriquement une supervision par l’OSCE ou l’ONU, jugées inefficaces. Elle exige que les États-Unis garantissent eux-mêmes le respect du cessez-le-feu, mais, à ce stade, Washington n’a pris aucun engagement formel pour ce rôle.
Kiev et ses soutiens européens s’opposent fermement à tout allègement des sanctions contre la Russie tant que les objectifs ukrainiens ne sont pas atteints. Ils craignent que lever des mesures trop tôt renforce Moscou et fragilise la négociation.
Trump laisse entendre qu'il pourrait assouplir les sanctions pour obtenir un accord plus rapidement. Cette position divise profondément les Occidentaux, car elle met en péril l’un des seuls leviers de pression efficace contre Vladimir Poutine.
Malgré les efforts de Paris, la confiance est fragile. Les bombardements russes, comme celui de Soumy, montrent que Moscou poursuit une logique de guerre totale. Cela renforce l’idée que la Russie ne cherche pas vraiment une sortie négociée du conflit.
Trump veut présenter un succès diplomatique rapide avant les élections américaines. Mais les Européens redoutent un accord précipité qui entérinerait les conquêtes russes et affaiblirait l’ordre international fondé sur le droit et la souveraineté.
Le président russe a ordonné un cessez-le-feu en Ukraine ce samedi 19 avril 2025 pour les célébrations de Pâques orthodoxe. Ce cessez-le-feu commencera à 18h, heure de Moscou, et durera jusqu’à la nuit de dimanche à lundi.
Poutine a invité Kiev à se joindre à cette trêve, déclarant que la réaction ukrainienne permettrait d’évaluer leur sincérité dans l’optique de futures négociations de paix. Il a également appelé ses forces à rester vigilantes contre toute provocation.
Le président ukrainien a critiqué cette initiative, dénonçant une “tentative de jouer avec des vies humaines”. Il a affirmé que malgré l’annonce, les attaques russes, notamment par drones, continuaient.
Il a également évoqué des avancées militaires ukrainiennes sur le territoire russe, en particulier dans les régions de Koursk et de Belgorod. Ces opérations montrent la poursuite des combats malgré l’annonce d’une trêve officielle par Moscou.
Ricard, P. (2025, 19 avril). Ukraine : les Occidentaux s’expliquent. Le Monde. https://journal.lemonde.fr/data/4509/reader/reader.html
BARA permet à tous les étudiants qui le souhaitent de publier de manière simple. Il vous suffit de vous inscrire sur la page "publier avec nous" puis de nous envoyer votre travail à l'adresse contact@bara-think-tank.com en s'assurant de bien respecter chaque critère pour les différents formats.
Non ! Que cela concerne les baratins, les baragouins ou les analyses, les propos qui y sont tenus n'engagent que leurs auteurs. BARA ne souhaite en aucun cas corroborer ou infirmer ces propos, et ce, même s'ils peuvent faire l'examen d'une vérification avant leur publication.
Oui ! Pour cela, il vous suffit de nous contacter à l'adresse suivant contact@bara-think-tank.com . Vous devrez préciser en objet de votre mail "Retrait" suivi du format de votre écrit (Baratin, Baragouin ou Publications). Votre mail devra par la suite contenir la référence exacte de la publication.
Non ! Outre la responsabilité de vos propos, publier avec nous ne fait pas de vous un membre de BARA. Vous n'avez pas non plus à publier de manière régulière. BARA offre l'opportunité d'être complètement maître de son activité, chaque étudiant peut choisir son format de publication et son rythme de publication.