Une attaque terroriste meurtrière

Mardi dernier, une attaque terroriste dans la région du Cachemire a eu lieu, causant la mort de 26 personnes (25 Indiens et 1 Népalais). Cette région est activement revendiquée par les 3 puissances nucléaires asiatiques : Chine, Inde et Pakistan. 

Bien que l’attaque n’ait pas été revendiquée, les auteurs présumés appartiendraient au Front de résistance, un mouvement qui lutte contre le processus d’inclusion du Cachemire dans l’espace national indien. 

Le Cachemire, espace de rivalités

Le Cachemire est une région instable depuis l’indépendance des Indes Britanniques en 1947. Depuis plus de 70 ans, des conflits y éclatent de manière récurrente, le tout sur fond de tensions religieuses entre musulmans et hindous. 

Démographiquement, Modhi, dirigeant indien ultranationaliste, a décidé en 2019 de révoquer le statut semi-autonome de la partie du Cachemire contrôlé par l’Inde. Le but : rattacher définitivement la région à l’Inde par une politique d’hindouisation. 

La montée des tensions

À la suite de l’attentat, l’Inde a décidé la suspension d’un traité portant sur le partage des eaux dans la région : concrètement, l’Inde qui possède le contrôle des fleuves en amont menace de priver le Pakistan de l’eau nécessaire à son agriculture. 

En retour, le Pakistan menace d’une “réponse avec toute la force de la puissance nationale”. Plusieurs affrontements militaires ont déjà eu lieu entre les deux pays et des échanges de tirs ont eu lieu la nuit dernière entre différents postes frontaliers. 

Le risque d’un bilan humain dramatique

Au cours des trois dernières décennies, on estime que le conflit aurait causé la mort de 70 000 personnes. La politique d’hindouisation que conduit l’Inde a introduit une violence quotidienne dans la région avec des enlèvements voire de la torture. 

Le terrorisme y étant également particulièrement actif, ce sont les civils qui font en premier les frais de cette escalade des tensions. Le Pakistan s’est par ailleurs retiré de l’accord qui garantit l’intangibilité de la ligne de contact au Cachemire. 

La logique électoraliste indienne

Sur un plan interne, l’Inde n’a pas nécessairement intérêt à chercher une désescalade des tensions. Modhi a été réélu avec difficulté en juin 2024 et, concentrer l’attention médiatique sur les tensions avec le Pakistan est un moyen de gagner en popularité. 

En outre, son gouvernement comporte des ministres qui ont à plusieurs reprises ouvertement menacé de reprendre la totalité du Cachemire. C’est le cas du Ministre de l’Intérieur d’extrême-droite Amit Shah. 

L’escalade diplomatique et militaire 

Par ailleurs, l’Inde peut compter sur un soutien de taille du côté des États-Unis. Donald Trump a déclaré soutenir l’Inde “contre le terrorisme” et J-D Vance est actuellement en Inde dans le cadre d’une visite avec sa femme et ses enfants. 

De son côté, le Pakistan a commencé à masser des équipements à la frontière, préparant ainsi son armée pour le pire.