Après Yoon Suk Yeol : quel avenir pour la Corée du Sud ?

La Cour constitutionnelle a tranché après la loi martiale de décembre 2024, jugée comme une tentative de coup de force.

Article publié le Apr 05, 2025
Maéva Noé
Deuxième année à Sciences Po Strasbourg
Pour citer ce baratin :
Maéva Noé,"Après Yoon Suk Yeol : quel avenir pour la Corée du Sud ?", [en ligne] BARA think tank, Apr 05, 2025, "https://www.bara-think-tank.com/baratin/apres-yoon-suk-yeol-quel-avenir-pour-la-coree-du-sud"

Cette décision unanime de la Cour constitutionnelle fait suite à la déclaration controversée de la loi martiale en décembre 2024, une action largement perçue comme une tentative inconstitutionnelle de consolidation du pouvoir.​

La proclamation de la loi martiale : une tentative de consolidation du pouvoir ?

Cette dernière ordonne le déploiement de troupes vers des institutions clés, y compris l'Assemblée nationale, afin de réprimer l'opposition politique. Cette mesure a provoqué une indignation généralisée, étant considérée comme une violation flagrante de la Constitution. 

En réponse, l'Assemblée nationale a voté sa destitution le 14 décembre 2024, transférant temporairement ses pouvoirs présidentiels au Premier ministre Han Duck-soo en tant que président par intérim. La Cour constitutionnelle a confirmé cette destitution le 4 avril 2025, déclenchant une élection présidentielle à organiser dans les 60 jours suivants.

Une présidence marquée par les scandales

La destitution de Yoon s'inscrit dans une série de présidences tumultueuses en Corée du Sud. Par exemple, en 2017, la présidente Park Geun-hye a été destituée et emprisonnée pour corruption et abus de pouvoir. 

De même, les anciens présidents Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo ont été emprisonnés pour corruption et mutinerie. Ces événements reflètent les défis persistants du pays en matière de gouvernance démocratique. ​

Des réactions entre célébrations et contestations

La destitution de Yoon a exacerbé les divisions idéologiques nationales, entraînant des manifestations. Si certains ont célébré cela comme une victoire pour la démocratie, d'autres ont exprimé leur soutien continu en dénonçant la décision. ​

Sur le plan international, cette crise politique a coïncidé avec des défis économiques, notamment des tensions commerciales avec les États-Unis, compliquant davantage la situation pour le gouvernement intérimaire.

Yoon Suk Yeol au coeur des accusations criminelles

Suite à sa destitution, Yoon fait face à des procédures judiciaires, notamment pour rébellion, ce qui pourraient entraîner une peine de prison à vie, voire la peine de mort, s'il est reconnu coupable. 

Bien que libéré de détention en mars 2025, il doit encore être jugé pour ces accusations. ​Il est devenu le premier président sud-coréen à être arrêté ou inculpé pendant son mandat.

Quelle suite ?

Une nouvelle élection présidentielle doit être organisée. Les principaux candidats incluent Lee Jae-myung du Parti démocratique de l'opposition, bien que sa candidature puisse être compromise par des problèmes juridiques en cours. ​

Un tournant pour la démocratie sud-coréenne ?

Cette destitution souligne les défis continus auxquels le pays est confronté en matière de gouvernance démocratique et de stabilité politique. Il est nécessaire de renforcer les institutions démocratiques et de restaurer la confiance du public dans le système politique.​

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